Parce qu’il constitue la scène sur laquelle se joue le spectacle du temps, le cadran d’une montre requiert une attention toute particulière que seuls des artisans possédant un savoir-faire spécifique et un geste d’une précision extrême sont à même d’offrir. La composition d’un cadran est en effet le fruit d’une multitude d’opérations complexes consistant à assembler divers éléments, souvent fragiles, parfois infimes, toujours d’une grande finesse. Même sur les cadrans a priori les plus épurés, la tâche s’avère invariablement délicate.
De quelle précision faut-il faire preuve pour apposer parfaitement les index et les chiffres en appliques ? Quelle dextérité l’artisan doit-il développer pour assembler les diverses couches qui constituent le cadran d’un garde-temps ? Qu’il cisèle une phase de lune, dessine son ciel étoilé, découpe un élément de métal, guilloche une surface nacrée ou ganse d’or un sous-cadran, le cadranier fait montre d’un souci infini du détail. En jonglant avec les techniques – gravure, émaillage, sertissage, peinture, marqueterie, micro-mosaïque, guillochage – et l’immense variété de matériaux dont les plus courants sont l’or, l’acier, l’émail, la nacre ou les pierres précieuses, le cadranier modèle le visage de la montre. Aux confins de l’excellence, il façonne avec passion le théâtre de la mesure du temps.
L’émail, un trésor rare
Né d’un dialogue entre patience, minutie, sens artistique et technicité, l’émaillage occupe une place de choix parmi les techniques de décoration des cadrans. Chez Donzé Cadrans SA, l’entreprise locloise spécialisée dans l’émaillage dont Ulysse Nardin a fait l’acquisition en 2011, cet art est cultivé par des maîtres artisans tournés vers la quête de l’excellence. Composé de silice, de feldspath et de kaolin, l’émail se colore à l’infini par la présence de différents oxydes de métal. La vitrification de ce mélange s’opère ensuite sous l’action d’une très haute température. Un procédé infiniment délicat orchestré avec passion par les artisans de Donzé Cadrans qui, de leurs mains expertes, renforcent le caractère unique des montres émaillées grâce à une maîtrise sans faille des principales techniques.
L’émail, un art et des techniques
EMAIL GRAND FEU
C’est certainement l’une des techniques les plus difficiles mais aussi celle qui offre la plus grande durabilité au cadran. Pour réaliser un cadran en émail Grand Feu, le maître artisan applique de la poudre d’oxyde sur le cadran en or. Puis il place le cadran dans un four à très haute température (880 à 900C°) plusieurs fois afin de permettre au motif et aux couleurs d’apparaître. Quelques minutes de trop et le travail de plusieurs jours risque d’être anéanti.
CHAMPLEVÉ
Ce procédé consiste à graver des cellules avec un burin et une échoppe sur le cadran, puis les remplir d’émail vitreux avant la cuisson au four.
EMAIL « FLINQUÉ »
La couleur de l’émail est déposée au moyen d’une plume ou d’un pinceau sur une feuille de métal précédemment décorée d’une gravure à la main ou avec un guilloché.
CLOISONNÉ
Cette technique consiste à produire les contours du futur dessin sur le cadran. A l’aide de deux pinces, des bandes de fil d’or mesurant seulement 0,07mm de large sont pliées à la main et appliquées au contour. Cinq couches d’émail sont ensuite appliquées sur un cadran cloisonné.
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